samedi 2 octobre 2010

«On ne fait pas une réforme contre les Français»

Parti socialiste



La gauche rassemblée pour défendre nos retraites

France: Des jeunes se mêlent dans les manifestations contre la réforme de retraite (REPORTAGE)
PARIS, 2 octobre (Xinhua) -- Suite à l'appel de l'intersyndicale, une nouvelle vague de plus de 300 manifestations contre la réforme des retraites envahit l'Hexagone ce samedi, trois jours avant l'examen du projet de loi sur la réforme des retraites au Sénat.
Les syndicats français espèrent réunir au moins autant de manifestants que le 23 septembre où trois millions de personnes ( selon les syndicats) étaient descendus dans les rues. En choisissant ce jour de week-end, ils espèrent mobiliser les salariés du secteur privé et les familles.
Place de la République, vers 15h, le cortège parisien s'est démarré derrière une banderole portant le slogan "retraites, emplois, salaires, un enjeu de société". Selon une estimation de la préfecture de police, quelque 50.000 personnes se défilent dans la capitale aujourd'hui, soit 15.000 manifestants de moins que la mobilisation du 23 septembre. Un comptage qui ne se rejoint évidemment pas à l'observation des syndicats. Aux yeux de François Chérèque, secrétaire général de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), l'ampleur de cette journée d' action sort "à peu près des mêmes chiffres" de manifestants qu'il y a dix jours, et le Front Ouvrier juge aussi que la mobilisation est "dans les mêmes eaux" du 23 septembre.
En outre des chiffres, la participation d'"un nouveau public", notamment de nombreux jeunes distingue ce samedi de manif de la dernière journée d'action sociale. Pour un jeune homme dans le cortège d'étudiants, c'est déjà une "première étape réussie" pour montrer "le refus de la population" face à la réforme proposée par le gouvernement, et ce "particulièrement chez les jeunes". Pour la suite, il compte bien "élargir cette mobilisation".
Ce phénomène n'échappe pas aux yeux de la Première Secrétaire du Parti Socialiste, Martine Aubry qui se tient, comme d'habitude, du côté des manifestants.
"Je croix que les jeunes se rendent en plus compte que cette réforme va les toucher", s'exprime Mme Aubry entourée par de plusieurs figures importantes du PS comme le Maire de Paris Bertrand Delanoë. Elle dénonce que les jeunes ont "de plus en plus de mal pour rentrer dans le marché du travail" ainsi que leur situation "de plus en plus précaire".
On trouve également de nombreux salariés du secteur privé voire des travailleurs indépendants dans la foule. Marie, médecin parisien qui n'a pas vraiment l'habitude de manifester est descendue aujourd'hui avec ses deux enfants pour dénoncer l' " injustice" de la réforme des retraites menée par le gouvernement. Selon elle, il existe d'autres moyens pour financer "une retraite juste pour tous" que de faire travailler les gens plus longtemps : "on a trouvé de l'argent pour sauver les banques ; il faut trouver de l'argent pour sauver la retraite !"
Week-end ou en semaine, ce qui ne change pas, est l'écart des chiffres entre le comptage des syndicats et celui de la police. A 17h de l'après-midi, les syndicats comptent 310.000 manifestants à Paris, contre les 300.000 personnes dans les rues du 23 septembre, alors que la police ne compte que 63.000, soit un peu moins que le chiffre de 65.000 du 23 septembre. A l'échelle nationale, le CFDT estime "autour de 2,9 millions de manifestants", contre le bilan du Ministère intérieur qui comptabilise 899 000 personnes dans les rues.
Pour le secrétaire d'Etat chargé de la Fonction publique Georges Tron qui s'attendait une mobilisation "importante" au début de la matinée, le nombre de manifestants "un petit peu moins " que le 23 septembre "montre que ce n'est pas une mobilisation qui monte en puissance".
Contraire à l'opposition qui pense que les jeunes sont contre la réforme, il appelle les jeunes à prendre conscience de "la nécessité de la réforme", car "tous les déficits pour payer les retraites aujourd'hui sont à eux de payer demain sous la forme des impôts". Il affirme que "certains aménagements" seront envisagés à l'issu du débat au Sénat, mais il n'est pas question de toucher " les grandes lignes de la réforme, c'est-à-dire rapporter deux ans l'âge de la retraite".
Appuyés sur un sondage publié par "L'Humanité" selon lequel 71% de Français soutiennent les grévistes et les manifestants, les syndicats ont déjà lancé l'appel d'une nouvelle journée d'action prévue le 12 octobre.